Chanteur électronique à classer dans la catégorie des jeunes Français qui comptent – aux cotés de Lescop, Juveniles, Mustang ou La Femme – AV a d’ailleurs récemment écrit le titre Tokyo la nuit pour Lescop, qui en retour lui a écrit Autostrada. Esthétiquement proche de Jacno comme de Christophe, Adrien Viot sait également bien s’entourer. Épaulé par Alexandre Armengol Areny des Puss In Boots pour la réalisation, on retrouve également sur les morceaux la basse d’Antoine de Saint Antoine (Lescop), de Johan Gentile (Mustang), et la guitare de Christophe Van Huffel (Christophe Bevilacqua), avec aussi deux remixes du titre Venus Bar par Juveniles et Pyramid.
:: BIOGRAPHIE ::
AV est un fantasme, le rêve sombre et ambitieux d’Adrien Viot. Début des années 2000 : passé les figures imposées par sa génération (Dr Dre, Nirvana, Jeff Buckley), celui-ci explore Bashung, Murat, Miossec et Christophe, leur poésie ambiguë et tortueuse. Puis il découvre The Cure, Depeche Mode et Roxy Music, et remonte, un à un, les maillons d’une chaîne qui l’emmène vers Suicide ou Joy Division. Quand Adrien débarque à Manchester quelques années plus tard, ce n’est pas pour effectuer un banal pèlerinage sur une mythologie rock qu’il connaît déjà par cœur. Plutôt pour prendre le large, vivre anonyme dans un pays dont il ne parle (quasi) pas la langue et se fondre dans une ville qui conserve ses derniers vestiges d’âpreté au lieu d’une capitale cosmopolite, mondialisée. Un an de solitude, pas mal de nuits blanches et plusieurs dizaines de textes plus tard, AV est né.
De retour à Paris aux côtés d’Alexandre Armengol Areny, connu sur la scène indé sous le nom de Puss In Boots. Adrien et lui aiment David Lynch et Leos Carax, Chromatics et Death In Vegas, et tout ce qui enflamme aussi bien les dancefloors que l’imaginaire. Bientôt naît Venus Bar, premier EP vénéneux d’AV. Quatre titres cinématographiques aux silhouettes floues, aux issues (souvent) fatales et aux décors sombres que vient percer, parfois, un néon coloré. Quatre chansons aux synthés ombrageux et aux beats implacables, à chaque fois griffés par un signe particulier : le « ouais ouais ouais ouais » murmuré, menton en l’air et yeux mi-clos, de Venus Bar ; la guitare sépulcrale ou grinçante de Christophe Van Huffel sur Mort A Vegas ; le saxophone de Renaud-Gabriel Pion (Björk, Gavin Friday, Anthony and the Johnsons) qui dérape, épileptique, sur le bitume d’Autostrada (écrit par Lescop, pour qui Adrien a signé Tokyo la Nuit), avant de disparaître en trombe à l’horizon… Ou de muter en sirène d’ambulance, c’est selon.
On l’aura compris, la musique d’AV a la puissance évocatrice des grandes pop- songs, leur magnétisme à la fois dense et efficace, riche d’interprétations multiples. La preuve avec trois remixes de haut vol, fiévreux, oniriques ou remuants, signés Juveniles, That Obscure Object Of Desire et Pyramid. Prochaine étape : un album début 2014. Qui a dit que les fantasmes ne devaient jamais être réalisés?
:: AV :: concerts à venir
19 juin – Maroquinerie (75)