Live-Stories ARTE Concert

TRANS-EUROPE EXPRESS !

par Lara Orsal

WeAreEurope est l’association de 8 festivals européens, qui proposent tous une programmation avant-gardiste, alliant concerts et DJ sets à des ateliers, conférences et workshops accessibles à tous. Le but de ce réseau d’activistes musicaux est l’échange et le partage : des savoirs, des expériences, de l’art, et des questionnements. Leur leitmotiv est basé sur ces valeurs : chaque citoyen est acteur de ce que l’Europe deviendra, chaque geste artistique doit se faire en toute indépendance, et nous devons explorer les alternatives sociales, entrepreunariales, technologiques, économiques et sociétales ensemble. Pourquoi ? Parce que le socle de l’Europe, c’est son peuple, et que son lien, son bien commun, c’est la culture.

 

En 2016, we_are_europel’accent est mis sur l’entrepreunariat culturel, en 2017, c’est le rôle de la culture dans les villes de demain qui sera discuté, en 2018, ce sont les nouveaux activistes de la culture européenne qui seront abordés, et ce, dans les huit événements du réseau : c/o pop Festival & Convention (Cologne, Allemagne); Resonate Live & Conference (Belgrade, Serbie); Elevate Music&Arts, Discourse & Activism (Graz, Autriche); Reworks Festival & Agora  (Thessalonique, Grèce); Insomnia Movements + New Ideas (Tromsø, Norvège); Sónar + Sónar D (Barcelone, Espagne); Nuits Sonores + European Lab forum (Lyon, France); TodaysArt + Symposium (La Hague, Pays-Bas).

Après avoir retransmis Nuits Sonores depuis Lyon en mai dernier, nous sommes partis à Graz, en Autriche : Elevate s’y est tenu du 20 au 23 octobre 2016. Fondé il y a onze ans, le festival propose des performances musicales et artistiques ambitieuses, ainsi qu’une série de lectures publiques, projections de films et discussions, pour explorer la critique actuelle de la politique et surtout, envisager d’autres formes de société. Cette année, les questions abordées à Elevate allaient de l’avenir de l’Europe aux lendemains du printemps arabe, en passant par la liberté de mouvement et la circulation des citoyens, ou encore la rémunération des artistes à l’heure du tout-gratuit et la place de chacun dans l’ère numérique, entre autres enjeux actuels… Nous avons voulu évoquer ces problématiques avec des artistes qui les rencontrent aussi dans leur vie quotidienne, chacun à sa manière, selon ses expériences. Leur musique parlant d’elle-même, ils nous ont raconté un peu de ce qu’ils n’y disent pas.

 

Dominic Maker et Kai Campos ont une méthode de composition qui ne fonctionne que sur l’échange, c’est dire s’ils sont attachés à cette notion. Ils sont aussi friands de collaborations ponctuelles, comme sur leur dernier album, sorti chez Warp, où ils invitaient King Krule au chant. Alors, avec le duo britannique Mount Kimbie, impossible de ne pas évoquer l’Angleterre post-Brexit, et l’Europe sans Albion. En bref : “It’s the end of the world (as we know it)” *, et ensuite ? *c’est la fin du monde tel que nous le connaissons, comme le chantait R.E.M.


Alors, l’Europe, Zombie Zombie ? On a demandé aux Français Etienne Jaumet, Cosmic Néman et Dr Schönberg si, selon eux, cette chère Union est déjà moribonde : c’est que ces visionnaires du futur s’y connaissent plutôt bien en matière de nouveaux mondes. De la désillusion européenne à l’évasion par l’art, on a constaté l’urgence de la transe. Enfin,“(it’s the) Final Countdown” * ou on est en avance ? * c’est le compte-à-rebours final, comme le criait le groupe Europe

Kompost 3 est un groupe autrichien qui maîtrise l’exercice périlleux de l’improvisation. Nous avons voulu savoir si on est vraiment libre dans le free-jazz, comment chacun trouve sa place, et si l’on peut organiser le chaos. La réponse est dans la musique, et le citoyen peut être tenté de s’en inspirer. En quelques mots, “I Want To Break Free” *, et toi aussi, mais comment faire ? * je veux me libérer, comme l’affirmait le groupe Queen


Daniel Ansorge ne s’est jamais encombré des frontières entre les genres : personne n’aurait pu l’empêcher de passer de la techno en plein mouvement grunge, ni de s’intéresser à la production après avoir livré son goût du hip-hop aux championnats mondiaux de Djing. Barnt, de son nom d’artiste, est un Allemand indocile, qui chérit son indépendance et sa liberté avant tout, ayant choisi la musique comme moyen de véhiculer sa philosophie de vie, mais étant bien conscient du privilège qu’il a, en tant qu’artiste, de pouvoir le faire. En résumé : “Break On Through (to the other side)” *, y’a-t-il une autre voie pour s’affranchir des barrières ? * passe à travers (de l’autre côté), comme incitaient The Doors